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Ker Mc Gwalch a testé l’Avo Expressions E.L. 2024

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La maison Davidoff pensait avoir fait le tour de la vie musicale du Maestro Avo Uvezian avec les différents cigares en rapport à cet aspect de sa vie.

Mais ils leur restaient un marteau à son piano : sa créativité qu’il transmettait à travers la musique. Cette transmission, ils l’ont retrouvé dans DJ D-Nice. Derrick T. Jones, mieux connu sous son nom de scène D-Nice, est un DJ, producteur de disques et rappeur américain, qui a débuté sa carrière au milieu des années 1980.

Et là, je vois vos poils qui (peut-être) s’hérissent sur vos bras et tête. UN RAPPEUR U.S. !!!

Alors, laissez-moi vous en dire un peu plus sur le personnage, qui est une icône dans son pays.

Le 22 juin 2021, il a reçu le prix ASCAP Voice of the Culture pour avoir été une lueur d’espoir et une source d’inspiration pendant la pandémie de COVID-19. Ses DJ en streaming restent une attraction populaire en ligne qui attirent des milliers de personnes chaque semaine, et il compte plus de 2,6 millions de followers sur Instagram.

Le processus créatif de DJ D-Nice correspond à la vision qu’avait Avo d’un cigare idéal, associant la découverte des saveurs d’un cigare à un voyage musical complexe qu’il orchestre pour des milliers de fans. AVO Expressions est une fusion harmonieuse où un périple musical se déroule en complexité, à travers les couches de saveurs – une expérience mémorable.

Les cigares qu’il créait reflétaient ses préférences gustatives très particulières – pour lui, ils constituaient une forme unique d’expression personnelle.

Les personnes qui apprécient les cigares AVO les considèrent comme une expression de leur personnalité et apprécient les saveurs qui résonnent avec leur palais.

Mais place au concerto : Musique, Maestro !…

Je sors une vitole de sa boite, de son coffret devrais-je dire, car pour souligner le lien avec la musique, l’AVO Expression Limited Edition 2024 – 6.900 boîtes de 15 cigares dans le monde – est présentée dans un coffret en bois au design distinctif, dont les boiseries dynamiques et gravées s’inspirent des ondes sonores de la musique.

Tel un chef d’orchestre, cigare en main, je lance DJ D-nice Club Quarantine Party (une animation d’une heure sur Youtube que Derrick a mis en ligne lors de la pandémie).

La seconde bague attire mon attention car il y a différentes lignes dessinées dessus. Je décide de la mettre de côté pour y revenir plus tard.

Un dernier contrôle du matériel : cendrier Davidoff, coupe cigare Camacho, allumettes Avo. Et au moment où le premier son sort des enceintes, je coupe d’un geste assuré un bout de la tête de mon cigare qui me regarde avec une expression ravie. Dans le même geste je craque une allumette pour venir embraser le pied de mon cigare. Mais je suspends mon geste sur la corde, je porte ma dégustation aux lèvres et aspire une bouffée. L’air passe admirablement comme dans un cor et m’apporte des sensations de basse-cour, de foin, de cèdre, et un très léger aspect sucré que les japonais appelleraient l’unami.

Dans un souffle, j’achève mon geste initial et l’allumette fait son office : le pied de la dégustation du jour crépite doucement et le tabac prend une magnifique couleur rougeâtre.

La fumée est abondante et me délivre de subtiles nuances de cacao amer, de grains de café et de bois, le tout avec une pointe d’acidité. L’arôme de la fumée est subtil et rond.

Alors que ma playlist passe sur l’empire contre-attaque par le Los Angeles Philharmonic, dirigé par John Williams, ma vitole libère du caramel, un filet de sel sur les lèvres et une touche discrète de vanille.

Au moment où les violons rentrent en scène, ma vitole développe une sensation de pain à peine sorti du four et de poivre noir voire rouge.

L’intensité passe de moyen à moyen fort car le réglisse rentre dans ce concert de saveurs. Changement de chef, Gustavo Dudamel, pour la pièce du trône et le final de l’épisode III de la guerre des étoiles : le grand final est lancé ! Mon cigare envoie plein pot du cèdre, du caramel, du cuir tanné, de la réglisse, du poivre et en toute fin comme sur un coup de baguette, mais magique cette fois, du chocolat noir.

Je termine ma dégustation tranquillement pas vite, mais avant d’être rendu, j’ai dans les oreilles Quelque chose de Tennessee au piano, en hommage à Avo et parce que Tennessee Williams a bien bourlingué aux States entre le Mississipi, le Missouri, la Nouvelle Orléans, le Kentucky… Pays du bourbon comme le Tennessee.

Ah oui, j’ai omis de vous signaler que le Avo Expressions a une de ses feuilles de tripe qui fait partie d’un lot de vieux tabac ayant vieilli dans des vieux fûts de bourbon.

Lors de la rédaction de cet article, je reviens sur la bague.

A force de recherches, de modifications de teintes, de loupe… je constate qu’à gauche du e (lorsque la bague est attachée) il y a un disque, et de l’autre côté un équalizer. Sur le disque, on peut lire deux inscriptions : Avo et SARS (référence du travail de D-Nice lors du Covid), ce qui pourrait faire penser que la Maison Davidoff aurait le projet de travailler cette gamme avec d’autres artistes du monde musical. Mais cela n’engage que moi : wait and see !

Les dégustations-tests se sont portées sur 2 exemplaires de Toro mesurant 13.97cm pour un cepo de 50.

  • Cape : Equateur.
  • Sous-cape : Mexico.
  • Tripe : Rép. dom. & U.S.A.

En conclusion :

L’arrière-goût est très agréable et laisse une impression de plaisir pendant un certain temps. Pour les amateurs de cigares qui préfèrent les cigares forts, il est bien sûr un peu léger. Mais essayez-le et laissez-vous séduire par la subtile variété des saveurs. C’est un cigare aussi bien du matin, que pour un moment agréable et tranquille. Pour ma part j’en ai déjà recommandé et je vous invite à vous rendre dans votre civette pour vous faire votre propre dégustation.