AVO Season EL 2023 Fall
Un article de Ker Mc Gwalch
Alors que de Stonehenge (GB), Carnac (Morbihan), Wéris (Belgique) ou en Asturies on se prépare à la nuit des esprits et au retour de la saison sombre ; alors que l’ours polaire s’apprête à étendre son manteau blanc sur la Terre Mère ; deux hommes se réchauffent autour d’un brasero. Ils ont des mines patibulaires avec leur gavroche sur la tête. Les palabres, qui allaient bon train depuis un moment, cessent brutalement, on est proche de la clôture, il ne reste plus que le crachat et la poignée de main pour sceller à tout jamais cette transaction. Si vous tendez bien l’oreille, et avec le manque de vent d’automne cette année, vous entendrez : ok, on fait ainsi, je te transmets mes impressions sur cette dégustation. Maintenant on va boire un coup. Yes ! Sors le cavalier roi et les verres. Mais avant j’ai ceci pour toi. Celui qui vient de parler sors de sa poche revolver deux cigares et me les tend. Waow ! J’ai dans la main la 3ème version de la gamme Saisons.
Et oui, nous venons à peine de finir les cérémonies ancestrales d’Alban Elfed, de Mabon ou de l’équinoxe d’automne que la Maison Davidoff nous le rappelle avec son édition limitée fall.
Comme à l’accoutumée, le format est un Diadema.
Le cigare est présenté dans une boite fermée par un plexiglas aux couleurs brun et orangé, les couleurs des arbres lors de l’été indien. Sur ce couvercle, on peut lire Avo seasons, ainsi que le logo repris sur la bague, et une feuille de tabac plus repliée sur elle-même ; avec le cercle qui l’entoure, on pourrait même penser à une noisette.
Le cigare a une cape assez sombre, parcourue de jolies nervures bien écrasées, car oui, le tabac est un végétal nervuré qui subit un écôtage de la tige centrale, mais oui, c’est normal qu’il reste des nervures.
Elle possède deux bagues : une classique Avo et une autre plus fine avec le logo et les couleurs de la série.
Un dernier regard me plonge directement dans nos forêts ardennaises avec sa multitude de couleurs lorsque l’automne fait son office. Je pratique une coupe droite et puisque cette marque a de superbes allumettes, je les utilise pour embraser le pied de ma vitole.
Oui je sais, pas de tirage à froid cette fois, juste une envie de ne pas influencer ma dégustation par un apport extérieur de sensations nasales.
Diadema, ah cette gamme qui apporte son lot de précision d’allumage si on ne veut pas fumer de la cape noircie par la flamme. Tout un moment de calme et de douceur qui nous plonge dans un état méditatif.
La fumée me ramène sur terre avec ses senteurs de saisons : noix, noisettes, amandes, clou de girofle, muscade et cannelle, le tout dans un cocon crémeux très onctueux. L’avantage de cette gamme est que les tabacs de la tripe ont jusqu’à 14ans de vieillissement ; on a donc une parfaite absence de saveurs agressives ou métalliques dérangeantes.
Il ne m’en faut pas plus pour augmenter le volume de Alnobak (groupe musical de la Nation Abenakis) et m’envoler vers la forêt boréale.
A chaque bouffée, mon cigare libère la beauté éphémère de l’automne, rendant vraiment cette dégustation en accord avec la saison et les moments qui nous attendent avant le retour de la lumière.
J’avais eu une belle surprise avec le Spring, un coup de cœur avec le Summer, mais la rétrospection avec celui-ci est assez particulière, au point de le mettre à mes yeux au-dessus de la marque.
Lentement, je rentre dans le monde de la nécessité, et je sors la tête des nuages alors que mon enveloppe charnelle est toujours bien dans la fumée de ma vitole ; mais il y a déjà un moment que les warnings retentissent Alerte risque de moustache en feu. Je dépose donc mon mégot, qui ira rejoindre les autres en don à la Terre Mère.
Les dégustations se sont donc faites au nombre de deux sur des cigares Diadema de 16.8 cm pour un cepo de 50.
- Cape : Maduro de San Andres (Mexique).
- Sous-cape : San Vicente seco (Rép. dom).
- Tripe : San Vicente seco, San Vicente visus, Piloto seco and hybrid 192 visus (Rép. dom.).
En conclusion :
Voici un cigare qui devrait ravir aussi bien les passionnés par les souvenirs de l’année écoulée, ceux qui portent un toast traditionnel avec leurs proches, les amateurs avertis, que tout amateur cherchant à élargir son palais.
Malheureusement, comme toute édition limitée le nombre n’est pas légion et comme il n’y a eu que 40.000 cigares pour le monde, il ne faut vraiment pas tarder pour vous en procurer dans vos civettes favorites.
Pour ma part je vais aller en rechercher quelques uns.