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Rocky Patel ALR 2eme Édition Robusto: je recommande !

Présentation

Dans une interview à Cigar Aficionado, Rocky Patel a explique le processus de production méticuleux élaboré pour ses cigares ALR (Aged, Limited and Rare Second Edition). « Exceptionnels, ils sont fabriqués en petites séries, avec seulement 10 maîtres rouleurs au Nicaragua dédiés à leur création. Cette main-d’œuvre limitée garantit que la production est effectivement rare, mais le véritable facteur limitant la disponibilité est le processus de vieillissement. Chacun de ces cigares subit une période de vieillissement patiente de deux ans, leur permettant de développer les saveurs complexes et exquises pour lesquelles ils sont renommés. Fabriqués à la main en 2017, ils sont désormais prêts à ravir les amateurs de cigares à la recherche des meilleures offres sur le marché. Ce qui distingue ces cigares, c’est leur forme pressée en boîte, choisie intentionnellement pour une durée de combustion prolongée et un profil de saveur constamment riche. Ils se vantent d’un mélange unique de tabacs à remplissage cultivés sur les propres fermes de Patel à Estelí et Condega, au Nicaragua, complété par un liant nicaraguayen et une riche enveloppe mexicaine Dark Andrés. Cette combinaison garantit une expérience de fumage vraiment agréable et satisfaisante pour les connaisseurs à la recherche du summum de l’artisanat du cigare« .

Au niveau technique, notons que le robusto Rocky Patel ALR 2eme Édition Robusto est produit dans la manufacture Tabacalera Villa Cuba SA TaviCusa, à Estelí, au Nicaragua. Sa cape est composée de feuilles de tabac en provenance de San Andrés au Mexique, la sous-cape provient du Nicaragua et la tripe du même pays, des régions de Esteli et Jalapa.
Dimensions: 5 ½ x 52 (140 x 19,8 mm). Les premiers exemplaires de la gamme sont sortis de manufacture en octobre 2019.

Dégustation

Je dispose d’une boîte de 20 exemplaires, dont c’est le troisième que je déguste. Pour ce faire, je me suis installé dans mon bureau fumoir, bien au calme, avec en fond musical une play-list de deux chanteuses belges: Essyla et Orlane, qui seront sous peu sur la scène des Solidarités à Namur. Comme toujours, ma dégustation est accompagnée d’une bouteille d’eau bien fraîche.

Le Rocky Patel ALR 2eme Édition est un beau module, muni de deux bagues. La première, traditionnelle, est argentée et comporte la mention ALR (voir plus haut) en lettre blanches. L’autre, nettement plus imposante, reprend la genèse du cigare, traduite ci-après pour vous: « En 2016, Rocky a assemblé un cigare avec une cape exquise de San Andrés. Décidant que ce mélange se développerait encore davantage avec le temps, il a commandé une courte série de production de 120 000 cigares. Les cigares ont été mis au repos dans une salle de vieillissement et enfermés pendant deux ans. Aujourd’hui, ces cigares rares sont complets – moyennement corsés et pleins de saveurs »

La cape, de couleur maduro claire, est très lisse, ne laissant pratiquement apparaître aucune nervure. Elle est douce au touché. Les premières senteurs sont de type floral.

Le tirage à cru, après une coupe droite, confirme le côté floral auquel s’ajoute un peu d’épices.

J’enlève la grande bague explicative mais je râle: elle est fortement serrée sur le cigare et très difficile à ôter si on ne veut pas abîmer la cape. Un mauvais point mais vous constaterez par la suite qu’il n’y en aura pas beaucoup d’autres.

L’allumage se fait avec mon briquet chalumeau, une seule flamme. Je prends le temps, me concentrant particulièrement sur le contour du pied pour atteindre enfin une incandescence parfaire. Je préfère ce type de briquet à une seule flamme: il prend peut-être plus de temps mais l’allumage se fait, selon moi, de façon plus harmonieuse, sans agresser le tabac. 

Premières bouffées 

Les premiers arômes sont de type terreux avec des pointes d’épices qui ne m’avaient pas marqué lors de mes premières expériences avec cette vitole mais cette fois, je la déguste seul, bien au calme et plus attentif dans mon bureau alors que les deux premières avaient été dégustées, l’une dans ne grande salle avec bon nombre d’autres fumeurs et l’autre sur ma terrasse avec un ami. Des environnements peu favorables pour un test parfait. 

La fumée est épaisse, odorante, plaisante. J’adore observer ces volutes qui montent lentement vers le plafond.

Peu à peu, les épices se font plus nettes.

La cendre est d’une couleur gris clair, solide. Elle ne s’éparpille pas, apparemment le module est très bien roulé, comme généralement le sont les Rocky Patel.

Le cigare se consume régulièrement, j’arrive aux alentours du deuxième tiers sans effectuer la moindre retouche. Ma dégustation se fait assez lentement, par petites bouffées et la cendre s’allonge sans menacer de tomber.

Des fruits des bois, des noisettes se révèlent doucement, ainsi que des notes plus poivrées mais sans agressivité, sauf, parfois, à la rétro-olfaction. Le tirage reste parfait et la combustion est toujours impeccable, avec une ligne de feu parfaitement circulaire. Cette vitole se révèle très régulière, d’une force moyenne mais sans grande surprise.

La dernière partie reste aussi plaisante. Des senteurs de bois fraîchement scié apparaissent, mais le poivre reste présent sans jamais être agressif. Ça picote un peu sur les lèvres mais sans que ce ne soit désagréable. Par contre, dans ses derniers centimètres, un goût un peu crayeux me laisse perplexe, comme si ce cigare avait décidé de ne pas finir en beauté. J’avais déjà eu cette sensation lors de mes deux dégustations précédentes. Dommage, mais il n’en reste pas moins que je reste sur une impression plus que favorable. Il ne reste qu’un centimètre et demi de ce joli bâton quand je décide de l’abandonner. 

Durée de la dégustation: 70 minutes.

Conclusion:

Une excellente vitole en ce qui me concerne. Un petit bémol: j’aurais apprécié être un peu surpris en cours de dégustation. Belle combustion et belle fumée du début à la fin. Cendre solide. Aucune extinction.  Mis à part ce goût de craie dans les 2-3 derniers centimètres, très plaisant et au moment où je commence à rédiger cet article, j’en ai encore le goût en bouche. Je recommande !